« Juste des émotions » : penser le GN et la justice sociale avec Sara Ahmed

« La justice devient une forme de ressenti, qui relève d’un « sentiment-de-semblable », une capacité de ressentir des choses pour autrui et de compatir à sa douleur. »

Cette année, je me propose de renouer avec ma propre tradition de trucs intellos trop ambitieux en tâchant d’appliquer au GN des réflexions tirées de The Cultural Politics of Emotions (2004, non traduit en français) de la philosophe et militante queer et racisée Sara Ahmed. Dans ce livre qui m’a passionné·e, elle se penche sur la manière dont nos émotions sont façonnées par le contexte politique, et dont la politique s’en empare en retour. Je m’intéresserai particulièrement à un passage de sa conclusion, dans lequel Ahmed interroge une certaine vision de la justice qui se limiterait à ressentir « les bonnes émotions » – effaçant de fait les conditions matérielles de la réparation et la prise en compte des torts causés. Sa réflexion, toujours nuancée, me paraît intéressante pour interroger les vertus potentiellement pédagogiques du GN, en particulier au regard des problématiques liées aux oppressions systémiques. En définitive, Ahmed dit des émotions ce qu’on peut déjà dire du jeu : ce ne sont « que » des émotions… Mais c’est peut-être déjà ça.

 

Conférence | Axiel Cazeneuve

Dimanche 29 octobre, de 15h à 17h15

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